Risques, Surveillance, Environnements (RSE)

Présentation

Responsables  : Pascal STACCINI & Laurence VANIN

L’objectif de cette thématique « Risques, Surveillance, Environnements » au sein de la fédération de recherche est de créer les conditions d’une synergie symbiotique transversale pluri et trans disciplinaire pour identifier, décrire, valider et diffuser des méthodes, des outils et leurs analyses subséquentes dans une dynamique positionnant l’homme, son état de santé, ses comportements au sein de son territoire de vie et d’activités. Cette thématique de collaboration vise à répondre à trois questions.

Comment décrire la « santé » d’un territoire qu’il s’agisse d’un territoire naturel, d’un bassin de vie, d’un territoire administratif ? De façon corollaire, comment exprimer la vulnérabilité d’un territoire urbain ou rural ?

La mesure de la vulnérabilité est la mesure du potentiel qu’un espace géographique donné a à « entrer » dans le corps, soit parce que cet espace possède une charge environnementale particulièrement délétère pour la santé (pollution), soit parce qu’il est habité par des populations sensibles (dites à risque : enfants, personnes âgées, précarité). Inversement, la charge d’un espace peut être positive s’il permet de maintenir (énergie conservative) un bon état de santé (walkability, parcours 4S, mobilité active). La charge environnementale peut être très variée aussi bien en quantité, dangerosité, que suivant les compartiments au sein desquels elle est émise (air, eau, sols) et concerner des milieux très divers : urbain (pollution de l’air due au trafic de véhicules), périurbain (pollution de l’air due à la proximité d’industries de type ICPE), et rural (pesticides). L’espace peut également être vecteur de risques psycho-sociaux (RPS), qu’il s’agisse de l’espace de l’habitat ou celui professionnel. Ces dimensions sont à prendre en compte dans une perspective intégrative de la santé avec des conséquences pour la santé physique et psychologique.

Quelle place donner à la vulnérabilité perçue, individuelle et collective, dans la prise de risque et la promotion de la santé ? Quels sont les liens entre vulnérabilités et inégalités sociales en santé ?

Dans ce contexte, l’évaluation, le repérage et le diagnostic de la vulnérabilité objective de l’environnement pourront être couplés à l’étude du sentiment de vulnérabilité. L’environnement social est également souvent caractérisé par des relations de pouvoir ou de subordination. Dans un contexte professionnel, la hiérarchie peut être source de risques pour les salariés ; ces risques sont examinés dans la littérature internationale par intermédiaire de styles de leadership, de l’organisation du travail et de formes de vulnérabilité de certaines populations. Les conséquences de l’ensemble de ces phénomènes d’environnements sociaux sont examinées à travers différents indicateurs de bien-être et de santé au sens large. Des travaux déjà anciens ont mis en évidence la nécessité d’un sentiment de vulnérabilité face aux risques, en vue de susciter le changement. Toutefois, le sentiment de vulnérabilité concernant sa propre santé, son avenir, en lien avec l’environnement, son style de vie, ses caractéristiques propres, son contexte professionnel a peu été pris en compte dans l’usage, durable, des nouvelles technologies en matière de santé.

Comment monitorer la santé d’un territoire (surveillance), identifier des évolutions ? Commet choisir les actions à engager ? Quels types d’actions sont possibles ? Comment mesurer leur impact ?

Des territoires de santé à la santé des territoires, tout concourt à proposer les voies de la convergence et de la réciprocité de l’analyse. A l’image d’un modèle de contamination ou de diffusion épidémique, comment imaginer la surveillance conjointe des caractéristiques structurelles et fonctionnelles d’un territoire et celle de ses habitants. Est-ce le territoire qui contamine les patients et/ou l’inverse ? La cinétique des évolutions est totalement différente et n’est pas décrite parce que le domaine de la santé environnementale (risques, surveillances et environnements) manque cruellement de théorisation. Cela s’explique par la relative jeunesse de ce secteur, par le fait que les études prennent du temps (autorisations Cnil, SNDS pour l’obtention et le croisement des données) et qu’elles sont complexes. La publication des éléments de type « opendata » (https://www.datasud.fr) est un facteur favorisant pour commencer à décrire. En ce sens, l’encadrement de doctorants sur ces questions sera d’une aide précieuse pour avancer sur cette voie. A l’heure actuelle nous ne sommes pas en capacité de caractériser rapidement ce qui se passe dans un espace. Demain, si nous obtenons plus d’études sur ces sujets, nous pourrons raisonner en termes de vulnérabilité d’un territoire, de potentialité d’un espace à être vulnérable pour la santé et de l’impact prédictif des actions conduites ou à conduire.

Projets de recherche de la thématique

Journée "Pollution de l'air, mobilité active et santé

Responsables scientifiques : Valérie Bougault & Pascal Staccini

Les objectifs de cette journée, qui s'est déroulée en mars 2019, étaient de faire un état des lieux des connaissances et de perspectives de recherche en vue de l'émergence de projets communs entre les différents laboratoires de la FRIS. Dans un premier temps, ont été abordés les effets des polluants sur la santé et les bénéfices-risques des mobilités actives en milieu pollué. Dans un second temps, les programmes actuels et à venir ont été présentés : amélioration de la qualité de l'air et de la santé des habitants en les incitant à utiliser dans de bonnes conditions les moyens de mobilité actives sur le territoire niçois.